Stéphanie Gibaud, sur les pratiques de UBS
Stéphanie Gibaud, est une lanceuse d'alerte française. En poste chez UBS France à Paris, elle a joué un rôle décisif en dénonçant les pratiques d'évasion fiscale et de blanchiment de fraude fiscale en bande organisée d'UBS AG (Suisse) avec la complicité d'UBS France portant sur 38 000 comptes offshore représentent 12 milliards d'euros.
Après des études linguistiques à l'Université de Lille III, elle a successivement travaillé pour TransManche Link (TML, Le Tunnel sous la Manche) à Calais, l'Ambassade des États-Unis à Paris, le club de football RC Lens et la banque de gestion de fortune UBS France à Paris1.
À l'été 2014, elle devient membre fondateur et secrétaire générale de l'association PILA (plateforme internationale des lanceurs d'alerte).
En 2015, elle reçoit le prix Anticor lors de la soirée « Éthique contre casseroles »2.
Le , Stéphanie Gibaud est nommée pour le Prix Sakharov aux côtés de deux autres lanceurs d’alerte, Edward Snowden et Antoine Deltour3.
Elle est tête de liste à Paris aux élections régionales de 2015 en Île-de-France sur la liste de Debout la France.
Affaire UBS
Chez UBS France, Stéphanie Gibaud est chargée de développer sur le territoire français des partenariats avec des enseignes prestigieuses et d'organiser des événements pour attirer et fidéliser les clients fortunés de la banque.
En 2007 éclate l'affaire du banquier américain Bradley Birkenfeld4. Celui-ci dévoile à la justice américaine qu'il avait aidé ses clients à frauder l'Internal Revenue Service. À la suite de ses révélations, toutes les procédures internes de la banque ont alors été modifiées partout dans le monde5.
En , la supérieure hiérarchique de Stéphanie Gibaud lui demande de détruire le contenu de ses fichiers informatiques6 à la suite d'une perquisition dans le bureau du directeur général à Paris6.
Ces fichiers contiennent les coordonnées des clients et des prospects de la banque[réf. nécessaire], ainsi que le nom de leurs chargés d'affaires en France, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique, Monaco ou ailleurs.
Stéphanie Gibaud n'exécute pas l'ordre. Il s'ensuit un véritable bras de fer. Elle se plaint alors de harcèlement, de mise au placard, de discrimination7.
Plusieurs collaborateurs de la banque se rapprochent d'elle et lui confirment que le démarchage des chargés d'affaires suisses sur le territoire français est illégal. Ils lui expliquent par ailleurs qu'UBS France a mis en place une comptabilité parallèle, dénommée "Carnet du Lait"8, qui regroupe mensuellement les transactions d'évasion fiscale des clients français vers l'offshore.
UBS France essaie de la licencier en 2009 mais ce licenciement est refusé par l'inspection du travail. En 2010, UBS France porte plainte contre sa collaboratrice pour diffamation et perdra ce procès. Stéphanie Gibaud sera finalement licenciée en .
Considérée comme lanceuse d'alerte dès 2008 puisqu'elle a dénoncé les opérations illégales d'évasion fiscale de son employeur à l'Inspection du Travail puis en portant plainte contre UBS auprès du Procureur de la République fin 2009, Stéphanie Gibaud a été reçue par la BRDP (Brigade de Répression de la Délinquance contre les Personnes) en et en , ainsi qu'au SNDJ (Douanes Judiciaires) à plusieurs reprises entre 2011 et 2012.
Stéphanie Gibaud a été entendue au Sénat par Eric Bocquet, rapporteur de la Commission Évasion Fiscale9 en 2012 et par le député Yann Galut en . Elle apparaît dans les rapports de la commission d'enquête sénatoriale du 10 et du 11.
Elle publie en La femme qui en savait vraiment trop au Cherche midi12.
Le journaliste d'investigation Antoine Peillon, qui signe la postface de son livre13, explique que Stéphanie Gibaud a été l'une des sources de son livre Ces 600 milliards qui manquent à la France, publié en .
Le , le tribunal des Prudhommes de Paris donne raison à Stéphanie Gibaud14 en condamnant la banque UBS à 30 000 euros d'amende pour harcèlement sur son ex-cadre15. Il n’y aura pas d’appel.
Le , elle est reçue au Parlement européen à Bruxelles16 à l’invitation d’Alain Lamassoure pour être entendue par la commission "Tax Rulings"17. Eva Joly, députée européenne, qui siégeait dans cette commission, évoquait déjà son soutien à Stéphanie Gibaud lors d'une interview, le , sur France Inter18.
Le , Stéphanie Gibaud est reçue à l’ambassade d’Argentine à Paris sur invitation de Ricardo Echegaray, directeur de l'AFIP (AFIP (es))19. Elle y est entendue par les membres de la commission bicamérale du Congrès argentin qui enquêtent sur la fraude fiscale20.
Le , une nouvelle page se tourne: UBS est condamnée par le Tribunal correctionnel de Paris à payer un total de 4,5 milliards d'Euros pour l'ensemble de ses malversations 21. La banque annonce immédiatement qu'elle fera appel.
(suite sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phanie_Gibaud)