Denis Robert, hérault de justice et d'intégrité

Denis Robert est un journaliste et écrivain français. Spécialiste du journalisme d'enquête, il est également l'auteur de romans, de films documentaires et d'essais. Il est par ailleurs plasticien1. Ses livres, films et entretiens avec la presse, dénonçant le fonctionnement de la chambre de compensation financière Clearstream, lui ont valu une soixantaine de procédures judiciaires par des banques.

En 2011, après dix ans de procédures judiciaires, il est blanchi par la Cour de cassation de sa condamnation pour ses deux ouvrages Révélation$ et La Boîte noire, ainsi que pour son documentaire Les Dissimulateurs2.

Il est, en 2008, au cœur d'une polémique qui l'oppose à Philippe Val, l'ancien patron du journal Charlie Hebdo, et au journaliste Edwy Plenel.

D'avril 2019 à septembre 2020, il dirige la rédaction du pure player Le Média, avant d'être licencié pour faute à la suite de la publication d'une vidéo où il s'en prend violemment aux dirigeants de ce dernier. Le 4 décembre 2020, il annonce dans une interview à Télérama, la création de sa prochaine webtélé nommée Blast3.

Affaire Clearstream 1

Dans la foulée de l'Appel de Genève, Denis Robert enquête sur la chambre de compensation internationale Clearstream, alors inconnue du grand public.

Pendant deux ans, Denis Robert mène l'enquête et rencontre notamment Ernest Backes, un fondateur de Clearstream. Un ancien responsable informatique et vice-président de la firme, Régis Hempel, explique qu'une partie de ses activités a consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Trois mois avant la publication de son livre Révélation$, il demande par lettres recommandées des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause dans son livre.

Révélation$ sort en février 2001 et fait grand bruit. Denis Robert y accuse en effet Cedel International (devenu Clearstream entre-temps) d'être l'une des plates-formes majeures de la dissimulation de transactions financières au niveau mondial. Il poursuit sa dénonciation en coréalisant avec Pascal Lorent un film Les Dissimulateurs dans le cadre de 90 Minutes, l'émission d'enquête de Canal+.

La mission parlementaire sur le blanchiment d'argent présidée par Vincent Peillon et Arnaud Montebourg se saisit des révélations17. Les témoins convoqués confirment les révélations du livre18.

Sous la pression, une information judiciaire est ouverte au Luxembourg. André Lussi, PDG de Clearstream, est mis à pied et Clearstream est racheté par le groupe allemand Deutsche Börse, ce qui lui permet de maîtriser les marchés européens de bout en bout. La Deutsche Börse indemnise André Lussi mais maintient les poursuites judiciaires contre Denis Robert en embauchant Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo19 (entre autres).

De ces développements, Denis Robert tire un second récit, La Boîte noire, et un second film, L'Affaire Clearstream racontée à un ouvrier de chez Daewoo, diffusé par Canal+.

Procès

À la suite de la publication du livre Révélation$, Denis Robert et Ernest Backes affrontent trente et un procès en diffamation20. Les plaintes sont déposées par Clearstream ainsi que par la banque russe Menatep de Mikhaïl Khodorkovski et la Banque générale du Luxembourg dans divers pays dont la France, la Belgique, la Suisse et le Canada.

Lorsque Denis Robert est relaxé en première instance, les plaignants font systématiquement appel. Les appels sont rejetés et les plaignants se pourvoient en cassation. Les pourvois en cassation sont également rejetés. En 2016, il ne reste plus que deux procédures pendantes, toutes les deux en appel : l'une après un jugement favorable à Clearstream (un euro symbolique), l'autre défavorable à la firme (relaxe de Denis Robert). Les juges ont considéré « les allégations bien fondées et étayées par de solides arguments »[réf. nécessaire].

À partir de 2008, Denis Robert décide d'arrêter de s'exprimer à propos de Clearstream, il serait en effet, selon lui, sujet à trop de pression21. Télérama écrit : « En Russie, pour réduire les journalistes au silence, on envoie des tueurs ; dans les vraies démocraties, on demande à la justice de faire le boulot »22,23.

(suite sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Robert)


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